La dualité, la complémentarité, l’harmonie des choses est un concept que beaucoup de monde ignore ou interprète de manière simple et légère. Ce que peut de personnes savent, c’est que l’harmonie des éléments est la seule chose qui fait que ce monde tienne encore début au jour d’aujourd’hui. Le Bien, le Mal, tout ce dont à quoi les fables et légendes aspirent ne sont que le reflet de la réalité. Tout ce qui existe en ce monde a bel et bien un double, qu’il soit bon ou mauvais, cela dépends simplement de l’origine de l’être en soi. Toutefois, il existe une exception : l’être humain. Il peut être aussi mauvais que bienveillant. Il n’a pas besoin d’un double puisqu’il est lui-même le paradoxe de sa propre existence. C’est ce qu’on appelle la conscience, cette petite et subtile voix qui lui dit ce qu’il est, qui est la vraie clef de l’humanité. Elle permet à l’Homme d’être exceptionnel, unique, un être qui n’a nul besoin d’autre chose pour être complété. L’Homme est unique malgré lui mais, qu'en devient-il au contact de la magie ?

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* Pourquoi me regardent-ils tous comme ça ? J'ai de la compote entre les dents ? * Assise sur le canapé du salon, je regarde mes parents qui me fixent l'air béats. " Gnaa ma gné daaa ! " Ils rigolent, ma mère s'approche et me prend dans ses bras. Une jolie jeune femme, avec un étrange truc dans les mains avance vers nous et met l'appareil photo qu'elle tient devant son visage avant de faire click. * Hey ?! * Le flash m'aveugle et, lorsque je regarde ma mère pour qu'elle me rassure, elle semble plutôt contente de la connerie de son amie d'enfance. Elle me montre même l'écran de l'appareil pour que je vois comme nous sommes belles sur la photo mais, je n'ai même pas un an et, ne voit pas vraiment l'interet de cette petite boite et voleuse d'images. Curieuse quand même, je mets mes mains dessus pour vérifier si ça se mange mais, maman recule aussitôt mes doigts en disant " Non, non, non, chérie. On ne touche pas ! " C'est malin, je boude pendant que ma mère se dirige vers la salle de bain...
Papa a pris l'habitude de laisser maman gérer et, faut dire qu'il a raison de le faire. Les couches culottes n'est pas vraiment son fort et, pour preuve, la première fois qu'il m'a changé, je me suis retrouvé avec la couche sur la tête et les doigts plein de * Hummm... c'est du chocolat ?? *. Depuis, ma mère le laisse s'occuper de mes biberons et compotes pendant qu'elle fait le "sale" boulot avec amour et plaisir. Personellement, je préfère les choses comme ça. Papa sait mieux faire l'avion avec la petite cuillère et, de son côté, maman est plus douce et moins maladroite avec les couches. Elle me sourit et, je sais qu'elle a fini de me changer lorsqu'elle me fait des chatouilles avant de l'embrasser le front. " Gniaa mama ! " Je lève les jambes et les bras en même temps pour lui faire comprendre que je veux qu'elle recommence mais, elle semble intriguée et ne réagit pas. A la place, elle crie des mots que je ne comprends pas encore " Thomas ! Viens, elle a dit maman ! Elle a dit son premier mot ! " Papa lui réponds du salon. " Je ne te crois pas. " Il passe sa tête dans l'entrouverture de la porte et la pousse doucement. " Tu veux tellement que ce soit son premier mot que t'en rêves même la nuit ma puce. " " Je t'assure que c'est vrai ! " Papa s'approche et, ils me regardent tous les deux d'une étrange façon. " Dit papa. " Maman fait une grimace amusante et lui donne un coup de coude. " Ok. Mamaaan alors... Dit maman. " Instinctivement, je penche ma tête sur le côté et leur sourit. " Mama ? " Je relève mes bras pour essayer de rattraper le visage de papa mais il s'éloigne avant que je ne puisse l'atteindre. * Ben quoi ? C'est bien ça qu'il m'a demandé, non ? * Maman, quant à elle, affiche un sourire triomphant. Elle est tellement belle quand elle sourit...

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J'ai sept ans et, malheureusement, pas encore toutes mes dents. C'est sans doute pour ça que Loic ne m'apprecie pas à l'école. J'ai beau brûler de l'encens avec maman, faire appel à la déesse qu'elle apprecie tant, rien y fait. Loic, le plus beau garçon de la cour, ne sait même pas que j'existe et, pourtant, tous ses amis sont au courant. Maman me dit qu'il a surement peur devenir vers moi mais, je ne suis pas si méchante que cela. Si ce n'est que ça, demain, j'irais le voir. " Tu crois qu'il a peur de moi ? " Maman rigole un peu puis me regarde d'un air tendre. " Je ne sais pas chérie. Peut-être que tu l'impressionnes... " Pas convaincue, je porte une cuillère de céréales à ma bouche et fais attention à ce que le lait ne s'échappe pas par le trou de ma dernière dent tombée. Maman me sourit d'un air mi-moqueur mi-inquiète par mes problèmes de coeur.
Le lendemain, mon cartable sur le dos et mes deux couettes sur la tête, je vais voir Loic avant même de rentrer dans la cour. Il est avec son groupe d’amis et, étant de dos, ne me voit pas arriver. Malgré mes petits pas de plume, je me fais vite repérer. " Hey Loic ! Ta copine veut te parler je crois. " Un de ses camarades me pointe du doigt en rigolant et Loic se retourne aussitôt. "Qu'est-ce qui a ? " " Heuh... Rien. Je... " Je ne sais pas vraiment quoi lui dire et ses potes m'ennervent à me fixer de cette manière. Ils n'ont jamais vu une fille ou quoi ? " Tu pourrais dire à tes gardes du corps de regarder ailleurs !? " Il a laissé échapper un sourire fier lorsque j'ai prononcé les mots garde du corps. Avançant de quelques pas, il s'éloigne du groupe et me prend à part. Je le suis sans rien dire et sens mon coeur qui veut s'envoler de ma poitrine. Lorsque Loic s'arrête brusquement au pied d'un des arbres de la cour, je ne m'y attends pas et lui rentre dedans. " Faut pas leur en vouloir. " Je le vois s'approcher beaucoup trop vite et beaucoup trop près. Je louche. Il m'embrasse avant de partir en courant. * Poule mouillée va... *
C'est deux par deux que je monte les marches de l'escalier. Maman n'a pas arrêté de me poser des questions sur les cours, Loic ou sur comment s'est passé ma journée mais, je ne l'ai écouté qu'à moitié. Le front posé contre la vitre de la voiture, je ne pensais qu'à remercier Aniel, mon ange gardien, pour m'avoir permi d'embrasser au moins une fois que garçon que j'apprecie. Je pousse donc la porte de ma chambre en grand et cours vers mon armoire. A l'intérieur, j'ai essayé d'imiter maman et, moi aussi, j'ai un autel auprès duquel je me recueille parfois. Je sais que ma mère est au courant mais, je préfère quand même garder mon autel caché des regards. " Chérie ? " Maman est à l'entrée de ma chambre et s'avance vers moi. " Oui ? " " Tu veux me dire ce qui s'est passé ? On pourra ensuite pratiquer à deux, si tu veux bien... " Mon regard va de ma cachette à maman et vise versa. Un timide sourire nait sur mon visage alors que je lui fais un signe positif de la tête. Maman vient s'agenouiller à mes côtés et passe une main main dans mes cheveux. " Alors ... T'es allé voir ce garçon ... ? "

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Fille unique, j'ai toujours été chouchoutée par mes parents. Mes grands-parents, eux, se sont malheureusement éteints les uns après les autres avant même que j'ateinds l'âge de 15 ans. Papa s'est refermé sur lui même après le décès de Mamie alors que maman ne vit plus que pour la déesse mère depuis que ses parents ne vivent plus sur cette terre. Elle délaisse peu à peu mon père, qui se sent de plus en plus seul et rentre de plus en plus tard du travail. Je sens bien que leur amour s'est éteint également mais, ils essayent quand même de sauver les meubles du mieux qu'ils peuvent. Ils continuent de sourire comme si cela pouvait cacher leur douleur et leurs peines, ils s'embrassent lorsqu'ils rentrent du boulot mais, seulement par automatisme et, je sens que ce semblant de bonheur de va pas durer.
Lorsque je me lève ce matin là, je sens que les bruits que j'entends sont inquiétants malgré leur banalité. En bas, la porte d'entrée s'ouvre doucement et, mon intuition me dit que ce n'est pas maman qui revient de la boulangerie avec des croissants. En deux trois mouvements, je me lève de mon lit et descends les marches aussi vite que je peux. J'arrive encore à temps pour voir mon père, deux valises à ses mains, qui passe la porte. " Papa ? " Il se retourne avec une lueur de surprise dans les yeux. " Tu ne dors pas, ma puce ? " Depuis quelques temps, il a pris l'habitude de m'appeler par le surnom qu'il donnait à maman, avant. Un peu comme s'il avait transféré l'amour qu'il avait pour elle. " Et toi ? Tu comptais partir sans rien dire ? " Il baisse la tête et pose ses valises au sol. Je m'avance vers lui. " Je ne voulais pas t'inquiéter. Je vou... " "Parce que tu crois que je ne me serais pas inquiétée en ne te voyant pas à la maison à mon réveil ?! Tu peux pas me fair... " " Chuuut... Ca va aller... " Les larmes coulent toutes seules le long de mes joues et, pour essayer de me consoler, papa me prend dans ses bras. " Je vais revenir te voir chaque fois que maman le voudra, je te le promets. " Mais, je ne le crois pas. Je sais très bien que je ne le verrais plus aussi souvent que je le voudrais...

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Un gros pot de marguerites dans les bras, je sors de chez moi pour le poser dehors. " Vous verrez... Vous vous sentirez comme chez vous ici. " Je mets mes gangs et, en deux trois mouvements, un trou est fait entre les autres fleurs. Je tire délicatement sur la base de mes marguerites pour que les racines viennent également et, les pose dans le trou. Rebouchant le trou, je mets en garde mon rosier un peu plus à gauche. " Sois sage hein ?! Elles sont toutes nouvelles donc évite de leur faire peur avec tes épines. " Mes gangs pleins de terre, j'essaye de remettre une mèche de cheveux derrière l'oreille avec mon avant bras. Je fini par les enlever pour pouvoir effectuer le geste avec plus de précision. Je déteste avoir les cheveux devant les yeux.
Lorsque je tourne la tête vers le portail, une veille femme est debout près de moi. " Bonjour Mo'. " Je lui souris de toutes mes dents. Depuis que maman nous a quitté, son amie, celle qui m'avait pris en photo sur le canapé, a pris l'habitude de me rendre visite de temps en temps. Sous ses airs de veille femme, elle a une pêche d'enfer et une répartie digne d'une peste de 17 ans. C'est une des raisons pour laquelle je l'adore puis, elle me fait penser à maman. Elle aussi est une sorcière et, je sais que je peux compter sur elle. Alors que la moitié de la ville me prend pour une folle, je sais que je peux lui raconter mes visions, mes rencontres avec les êtres de l'au delà, entre autres. Elle seule comprend mon amour pour les fleurs, les arbres, la simple et belle magie de la nature. Ma mère lui faisait confiance et, aujourd'hui, je continue de le faire de bon cœur...
Nous prenons le thé, elle en profite pour en savoir d'avantage sur ma vie sociale. Depuis la mort de la mère, je me suis un peu refermé sur moi même et, j'ai même installé une certaine distance avec mon père. * Il n'est même pas venu à la cérémonie, ce con... * Je n'ai jamais eu beaucoup d'amis et, côté amour, ce n'a jamais été mieux. " Tu devrais sortir avec des jeunes de ton âge mon chou. T'es jeune donc, profites-en. " Elle me fait un clin d’œil et, je reprends une gorgée de thé chaud. " Je n'ai plus 15 ans mais dix de plus. Puis... J'ai mes plantes à surveiller... " " Elles ne vont pas s'envoler tu sais ? Et, si ce n'est que ça, je suis là pour jouer à la baby-sitter. " Elle rit aux éclats et, dans son regard étoilé, je peux voir toute la jeunesse qu'elle a vécu d'antan. Le même regard qu'avait maman, celui que j'aimais tant...

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" Inspire ma petite ! Allez on y va : un, deuuux, trois ! " Mam's, comme j'ai pris l'habitude d'appeler l'ancienne amie de maman et ma confidente d’aujourd’hui, tire sur les lacets de mes corsets du mieux qu'elle peut. J'inspire au maximum pour que tout soit parfait. Il faut que tout le soit car, après tout, on ne se marie pas tous les jours. Mam's est plus heureuse que jamais. Elle n'a pas eu d'enfants et, je suis devenue comme sa petite fille adoptive. " Tu vas voir ! Il va craquer en te voyant habillée comme ça. " Malgré moi, je rougis devant le miroir. C'est vrai que je suis belle ou, du moins, la robe l'est. Je fais glisser mes mains le long de mes hanches, m'incline, me retourne... Tout est parfait. * J'espère bien. * Mais, avant de pouvoir dire quoi que se soit, Mam's me retourne vers elle et se met à contrôler mon maquillage. Elle est très émue mais essaye de ne pas le montrer. Elle a toujours été trop fière pour laisser une minime part de fragilité paraitre. " Surtout, ne pleurs pas ! Ca coulera ton mascara et tu ressembleras à plus rien apr... " " Ca va aller Mam's. Tout va bien se passer. " Elle me regarde d'un air sévère et paniqué à la fois. Mam's est beaucoup plus stressée que moi mais, au fond, je n'en mène pas large non plus. La seule chose qui me rassure et me calme et le fait de savoir que l'homme que j'épouse m'accepte telle que je suis et m'aime pour cela. Ce n'est pas pour rien que personne ne vient de ma part, mise à part mon amie. Je voulais un mariage intimiste et modeste et, mon cher et tendre s'est fait une joie de me faire ce plaisir.
Lorsque je marche le long du couloir qui me mène à lui, je ne peux m’empêcher de sourire bêtement. Moi qui suis capable de pressentir les choses, ne sens pas ce jour là le malheur qui s’abattra sur notre route. Quelques petites années après ce même mariage heureux, mon homme, le seul que je n'ai jamais aimé disparaitra sans laisser de traces derrière lui. Ce même bonheur laissera place à un vide monumental...
Aujourd'hui, je vis avec mes souvenirs. Je n'arrive pas à faire un pas sans marcher sur le passé et, seule la magie me fait tenir le coup. Je n'hésiterais pas à dire que c'est grâce à elle que je suis encore là. Grâce à la magie, Mam's et, quelques membres de ma belle famille comme ma petite chérie, ma tendre Naomie. Sans ses trois éléments essentiels, je n'aurais pas seulement parlé à mes plantes, j'aurais aussi été plantée comme elles dans la terre. * Enfin bref, si Mam's m'entendrais, elle me ferais manger la pâté de ses chats. *